Traitement de varices : moyens thérapeutiques actuels
Les dermatologues du Centre dermatologique du Roy traitent les varices par injection sclérosante à la mousse d’Aethoxysclérol.
Lorsque les varices sont plus conséquentes, les patients sont référés chez Dr Benjamin Tatete, afin de réaliser un bilan par écho-doppler et une prise en charge adaptée (cf ci-dessous).
La maladie veineuse représente un problème de santé publique, car elle touche une bonne partie de la population.
Environ 20-25% de femmes, et 10-15% d’hommes souffrent de varices « visible » !
Nous pouvons rapidement résumer les signes, qui vont du gêne aux jambes après station debout prolongée, voire vespérale, en passant par des varicosités et telengiectasies aux varices (cordons tuméfiés ,serpigineux le long des membres). Et enfin le stade avancé de changements cutanés et d’ulcères récidivants, latent et surtout difficile à guérir qui peuvent survenir à tout âge ! Entravant de façon significative la qualité de la vie du sujet.
Le traitement chirurgical des varices se résume en deux attitudes
Tout d’abord la chirurgie dite « classique » par « stripping » ou éveinage de la grande veine saphène (GVS) ou anciennement nommée saphène interne à l’aide d’un stripper. C’est une technique utilisée depuis près d’un siècle. Qui a l’avantage d’être bien maîtrisée par plusieurs générations de chirurgiens et offre le plus de la chirurgie ouverte, mais à aussi l’inconvénient de sa lourdeur dans le management post-opératoire, avec une mise en incapacité de travail pouvant aller de 7 jours à 30 jours selon les cas.
Puis nous avons les techniques dite « endoveineuse », qui peuvent être divisées en deux groupes : les chimiques, l’écho sclérose à la mousse (UGFS), qui consiste à traiter la veine malade par injection directe sous contrôle écho graphique d’un solvant qui va entraîner une réaction inflammatoire de l’endothelium veineux allant jusqu’à obstruer sa lumière. Ce qui a pour conséquence à la longue la réduction du volume de la varice puis sa régression quasi complète avec disparitions des symptômes du patient.
Sur le plan de la santé publique nous avons également un avantage car c’est une procédure qui se déroule en cabinet et ne nécessite pas une interruption de travail, et peut être répété aisément jusqu’au but recherché !
Puis nous avons les techniques thermiques, qui traitent la veine malade via une source de chaleur directe dans la lumière veineuse jusqu’à obstruer la lumière. Nous avons comme technique ,le traitement par laser endoveineux ( EVLT), les vapeurs d’eaux (steams) et la radiofréquence (RFA). Cette dernière est celle que utilisons.
La radiofréquence
La RFA est le traitement de varices ( la GVS , ou la PVS, ou les veines tributaires ou accessoires) via une source de chaleur émise par un générateur de radiofréquence via une sonde insérée directement dans la lumière de la veine du site distal jusqu’à environ 1,5 à 2 cm de la jonction saphénofémorale ( ou polplité pour la PVS) puis le fin cathéter ( avec l’electrode incorporée à son bout) est retiré toute les 7 cm après 20 secondes de traitement jusqu’à la portion la plus distale du tronc de la veine à traiter.
Quelques critères doivent être respectés avant de proposer la RFA à un patient :
- Critères d’inclusion :
- veines de plus de 2(voir 3)mm de diamètre
- tronc veineux pathologique non tortueux
- Longueur de tronç veineux à traiter d’au moins 10-12 mm
- Critères d’exclusion :
- Petites veines moins de 2 cm de diamètre
- tronc veineux tortueux
- Varices au- delà de 15 mm, (anévrismales …)
- patient avec TVP
- Varices en TVS , ou gardant des séquelles ( thrombus) écho visible de TVS
Dans la RFA, l’un des éléments primordial est l’utilisation de la tumescence autour de la gaine veineuse avant le traitement par la chaleur, car cela comprime la lumière, chasse le sang et met directement en contact l’endothelium veineux avec l’électrode, car en effet la radiofréquence ne conduit pas directement la chaleur, par contre c’est une résistance des ondes de chaleur autour des tissus ,entraînant une surexcitation moléculaire induisant un phénomène thermique tissulaire. Ce qui va provoquer un spasme veineux, puis un « shrinkage » du collagène, ce qui va détruire la paroi endothelial entraînant une occlusion de la lumière.
Les complications théoriques de cette techniques sont: les brûlures cutanées, les hématomes, la perforation vasculaire, lésions nerveuses( d’où l’intérêt de s’arrêter à la partie haute de la jambe), TVP ,EP, et les infections.
Raison pour laquelle nous la recommandons en salle d’opération avec toute la rigueur d’asepsie qui en incombe.
Par rapport à la chirurgie par stripping, nous en tirons plusieurs avantages :
- une reprise rapide de l’activité en 1 à 2 jours.
- une résolution rapide de symptômes, allant de la post- procédure à 2 semaines.
- contrôle rapide de l’occlusion veineuse avec une échographie dans les 48 h.
- sur le plan cosmétique, meilleurs (peu de cicatrices, d’ecchymoses) ce qui est une constatation non négligeable en phlébologie.
- Et dans certains centres, la RFA peut être faite sous anesthésie locale ( via le liquide de tumescence). Notre préférence va à l’anesthésie loco- régionale, voire générale en cas de traitement bilatéral pour le confort du malade.
Pour le suivi , signalons que c’est une technique qui date de la fin des années 90e et que plusieurs études sérieuses scientifiques randomisées montrent un bon taux de satisfaction de patients , un faible pourcentage de ré canalisation à long terme et surtout des taux similaire à la chirurgie et au laser à court et moyen terme.
Et depuis août 2012, la sécurité sociale intervient à un coup non négligeable dans le remboursement de l’intervention selon une codification Inami bien précisée.
Sclérothérapie à la mousse écho guidée (UGFS).